Coulisses de mes exploits... obscènes

Publié le par pascal-querou-auteur

Et ce jour là, il faisait parti de l'équipe qui se rendait à l’Elysée pour couvrir la visite d’état du premier ministre israélien Ariel Sharon. En choisissant ce reportage, il savait qu’il ne casserait pas trois pattes à un canard. Et pensait qu’il finirait suffisamment tôt pour aller chercher ses enfants à l’école. Mais lorsqu’il se présenta à la sécurité, il ignorait que quelqu’un avait glissé cette espèce de pile à la forme de dynamite dans son sac à dos.

Quand le gendarme sortit le cylindre en carton dur aux extrémités duquel sortaient des mèches de cuivre, Yannick fut pris de panique. Il se doutait qu’un malfaisant lui avait fait une farce... Mais il ne sut l’expliquer à l’agent des forces de l’ordre. Il se contenta de bredouiller qu’il savait de quoi il s’agissait mais que ce n’était pas lui qui l’avait mis dans son sac…

Yannick se trouvait dans le palais du Président de la République. Il aurait du raconter une histoire. Dire qu’il collectionnait ce genre de pile... Qui s’avérait être un accu de batterie de caméra. Qu’il l’avait oublié dans son sac. Mais tuillevert était trop pleutre pour mentir…

Alors le gendarme soupçonna quelque chose. Mais il ne savait pas trop quoi. Et après examen de l’objet, qui n’était pas un explosif et qu’il confisqua, il le laissa entrer dans le palais de l’Elysée. Et alla en référer à son chef...

Après le déjeuner, lorsque le responsable de la sécurité de la maison Chirac vit la fameuse pile, il trouva étrange sa ressemblance avec une bombe artisanale. Et soupçonna immédiatement un complot de journaliste. Les gens de France2 étaient coutumiers du fait. Ils avaient déjà piégé des collègues de la PAF et des Douanes lors d’un reportage sur la sécurité dans les aéroports français. Alors furieux, il ordonna l’expulsion illico de Yannick et décida de muter sur le champ le gendarme qui l’avait laissé pénétrer dans l’enceinte présidentielle. Dans l’heure suivante, Claude Chirac en personne téléphona à Lucien Vannier alors président du groupe France Télévision. Et le somma d'obtenir le ou les noms des auteurs de cette farce... Devenue entre temps une tentative de déstabilisation de la sécurité de l’état…

C’est Colette Doguelet, directrice de l’information qui sonna le branle bas de combat. Elle désigna Marc Grapion le porte flingue de la rédac pour mener l’enquête… Ce dernier que Jean Luc Babot avait emmené dans ses valises une douzaine d’années auparavant, était devenu le numéro deux de la rédaction. Et bien que très controversé, Marc Grapion avait réussi à s’imposer à la direction, en lui donnant l’illusion d’être indispensable…

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